J’ai un faible pour les feuilles de mélisse, aux nervures bien marquées, si parfaites pour des boucles d’oreilles. Pour honorer les commandes de l’hiver, j’attendais donc avec impatience le retour du printemps en guettant la réapparition de mon plant de mélisse préféré dans mon jardin d’herbettes. Mais ce n’est que fin avril que les premières feuilles ont timidement émergé de terre, tellement fragiles et ténues qu’elles se seraient immédiatement écrasées si je les avais cueillies.
C’est le 15 mai que j’ai enfin pu faire ma récolte…
Je choisis soigneusement mes feuilles selon ce que je veux en faire. Et plus elles sont fines, plus je dois me dépêcher sous peine de les voir se faner dans les minutes qui suivent.
Lorsque j’applique la porcelaine, la première couche est toujours la plus délicate. Fine comme du papier, elle se brise à la moindre manipulation. Mais ce n’est qu’ainsi que que j’obtiens le relief de la feuille dans ses moindres détails.
Ensuite, j’intègre les crochets, qui seront scellés dans l’épaisseur de la feuille au fur et à mesure que j’épaissis la couche de porcelaine.
Parmi les feuilles terminées, je sélectionnes les « paires » qui deviendront des boucles d’oreilles. Les autres serviront pour diverses compositions.
L’étape de la pigmentation est au vrai bonheur ! Rien ne se passe jamais comme prévu, les couleurs fusent le long des nervures et des mélanges imprévus se font sous mes yeux. Ici, le défi était de recréer les couleurs exactes choisies par la future propriétaire (celles de la grande feuille pendue au milieu). Lorsque tout est bien sec et stable, il reste à émailler chaque feuille pour la protéger de la saleté et de l’humidité.
Voilà la production du jour, dont mes fameuses feuilles de mélisse ainsi que quelques groupes de feuilles destinés à d’autres projets.