Pas à pas
de la feuille au bijou
La cueillette
Partir en balade et en ramener des brassées de belles feuilles aux nervures bien marquées.
Les utiliser le plus rapidement possible sous peine de les voir s’étioler misérablement.
Ne surtout pas les laver : l’infime quantité d’eau qui resterait au fond des nervures empêcherait la porcelaine de bien épouser les reliefs.
Mon secret Les feuilles cueillies à l’aube sont bien plus vigoureuses qu’en fin de journée où leurs nervures sont vides de sève. Comme pour nous, une bonne nuit de sommeil, ça nous rend belles !
L’empreinte
Choisir des feuilles saines et appliquer la barbotine de porcelaine directement dessus en couches successives, en intégrant la fixation. Détacher soigneusement la feuille dès que la porcelaine durcit.
Poncer l’arrière et ébarber les petites bavures sur le pourtour de la feuille de porcelaine.
Mon secret Les petits défauts, morsures d’insectes et autres marques, souvent invisibles sur la feuille fraîche, sautent à l’œil sur la porcelaine. Je choisis tantôt de les laisser, tantôt de les faire disparaitre.
La couleur, l’étape que je préfère !
Appliquer les pigments très dilués, en plusieurs fois, en remouillant parfois la feuille pour que les coloris restent transparents et se fondent les uns dans les autres. Ajouter éventuellement de la poussière d’argent ou un doigt de cire à dorer pour illuminer les nervures. Et finalement émailler à froid.
J’ai bien essayé toutes sortes de colorants artificiels… mais NON ! Je reviens toujours aux pigments naturels, agrémentés parfois d’épices, de cendre, de vin…
Mon secret Pour une feuille verte, ne JAMAIS utiliser de vert, mais jouer avec les jaunes, les bleus, l’eau, les reliefs de la feuille pour obtenir des tons vibrants et un camaïeu subtil.
Le montage
Choisir parmi les trésors accumulés ce qui ira ensemble, monter, fixer, essayer, redéfaire, modifier, consolider…
Il s’agit de respecter les souhaits de la personne qui l’a commandé, de faire cohabiter les feuilles qu’elle a choisies. Il n’est pas rare que je passe une nuit à monter un bijou, pour finalement tout redéfaire le matin venu…
Mais lorsque tout cela est terminé, il y a surtout le bonheur d’avoir crée une pièce unique !
Mon secret Pas de recette miracle. Ce qui est parfait pour une feuille ne le sera pas pour une autre. Il faut recréer à chaque fois.
L’emballage
Un bijou unique trouvera place dans un petit sac de lin ou de soie.
Un ensemble de plusieurs pièces sera livré avec une pochette de voyage assortie, cousu main, en satin. La pochette a plusieurs compartiments et servira longtemps pour emmener ses bijoux en vacances.
Et pour les certaines pièces, je fabrique parfois des boites-tableaux dans lesquelles le collier s’intègre, en privilégiant là aussi le monde végétal et les matières naturelles.
Mon secret Inspiré des Japonais, pour qui le cadeau commence par l’emballage.